LA CHAÎNE AUDIO TRUE CRIME
Feb. 16, 2024

L'énigme des tueurs en série (1/2)



(Gilles de Rais)

Un phénomène qui défie la raison

Le phénomène des tueurs en série fascine et horrifie simultanément, car il est probablement l'une des formes de crimes les plus incompréhensibles.

Les tueurs sériels, comme les nomment les spécialistes, responsables de meurtres répétitifs et souvent ritualisés, se distinguent par leur psychologie déviante et leurs actes impitoyables, ce qui rend aussi difficile les tentatives de démêler les fils de leur psyché complexe.

Psychologie et criminologie

L'analyse psychologique des tueurs en série révèle généralement des troubles de la personnalité profondément enracinés.

Leurs traits communs incluent un manque d'empathie, des tendances antisociales et une indifférence glaciale aux normes morales.

Par exemple, Ted Bundy, un des tueurs en série les plus notoires, incarnait le profil du psychopathe charismatique, capable de dissimuler sa nature meurtrière derrière un masque de normalité.

David Berkowitz, connu sous le nom de "Son of Sam", démontrait au contraire des comportements plus erratiques et paranoïaques, suggérant une psychopathologie différente.

La distinction entre psychopathie et sociopathie est cruciale pour comprendre ces criminels.

Les psychopathes, habituellement perçus comme froids et calculateurs, naissent avec leur pathologie et manquent d'émotion véritable.

Les sociopathes, cependant, bien que présentant des comportements similaires, sont davantage le produit de leur environnement, et peuvent développer des liens émotionnels, bien que distordus.

Une histoire aussi ancienne que le crime

L'histoire des tueurs en série est aussi ancienne que la civilisation elle-même.

Le terme tueur en série provient directement de l'anglais "serial killer", une expression créée par l'agent du FBI Robert Ressler. La terminologie et le stéréotype associé au tueur en série ont été popularisés dans les années 1970 et 1980, notamment lors du procès de Ted Bundy, un des tueurs en série les plus connus des États-Unis.

Avant l'émergence du terme "tueur en série", des figures historiques telles que Gilles de Rais, exécuté le 26 octobre 1440 marquent la présence ancienne des tueurs sériels dans l'histoire criminelle.
La trajectoire de Gilles de Rais, passant d'un compagnon d'armes de Jeanne d'Arc à un meurtrier d'enfants, illustre de façon particulièrement étrange le profil de certains de ces criminels.

La vie et les crimes de Gilles de Rais ont eu un impact tel sur la culture populaire, que certains ont même suggéré qu'il ait pu inspirer la légende de Barbe Bleue !

Dans un contexte plus moderne, l'étude de tueurs tels que Jeffrey Dahmer, qui a commis ses meurtres dans les années 1980 à 1990, montre comment les sociétés contemporaines ont tenté de comprendre et de gérer ces phénomènes.

Dahmer, également connu sous les noms de "Milwaukee Cannibal" ou "Milwaukee Monster", était un tueur en série américain qui a tué 17 hommes et garçons et la gravité de ses actes a conduit les experts à se pencher sur des aspects plus obscurs de la psychologie humaine.

Toujours dans cet univers de prédateurs, l'affaire de Michel Fourniret en France révèle les dynamiques complexes de manipulation de celui qui, surnommé "l'Ogre des Ardennes", a utilisé sa femme comme appât pour attirer ses victimes, donnant ainsi une dimension inhabituelle de complicité à ses crimes.

Un autre cas ancré dans l'imaginaire collectif est celui de l'Anglais Jack l'Éventreur, actif à la fin du XIXe siècle. Bien que jamais identifié, ses meurtres brutaux de femmes dans le quartier de Whitechapel à Londres ont marqué le début de l'intérêt populaire et médiatique pour les tueurs en série.

De la figure du monstre invisible ou de la « bête » à celle du psychopathe, les tueurs en série ont marqué l'univers criminel d'une empreinte unique. 

Après avoir été à l'origine des récits moyenâgeux les comparants à des bêtes sanguinaires, ils sont devenus les personnages de récits d'épouvantes plus modernes, pour entrer finalement dans le domaine du true crime, où les histoires d'horreur sont devenues une forme étrange de divertissement. 

 C'est ce dont je vous parlerai dans le prochain article.